Nutzen Sie La Quotidienne de Bruxelles mit personalisierter Werbung, Werbetracking, Nutzungsanalyse und externen Multimedia-Inhalten. Details zu Cookies und Verarbeitungszwecken sowie zu Ihrer jederzeitigen Widerrufsmöglichkeit finden Sie unten, im Cookie-Manager sowie in unserer Datenschutzerklärung.
Use La Quotidienne de Bruxelles with personalised advertising, ad tracking, usage analysis and external multimedia content. Details on cookies and processing purposes as well as your revocation option at any time can be found below, in the cookie manager as well as in our privacy policy.
Utilizar La Quotidienne de Bruxelles con publicidad personalizada, seguimiento de anuncios, análisis de uso y contenido multimedia externo. Los detalles sobre las cookies y los propósitos de procesamiento, así como su opción de revocación en cualquier momento, se pueden encontrar a continuación, en el gestor de cookies, así como en nuestra política de privacidad.
Utilisez le La Quotidienne de Bruxelles avec des publicités personnalisées, un suivi publicitaire, une analyse de l'utilisation et des contenus multimédias externes. Vous trouverez des détails sur les cookies et les objectifs de traitement ainsi que sur votre possibilité de révocation à tout moment ci-dessous, dans le gestionnaire de cookies ainsi que dans notre déclaration de protection des données.
Utilizzare La Quotidienne de Bruxelles con pubblicità personalizzata, tracciamento degli annunci, analisi dell'utilizzo e contenuti multimediali esterni. I dettagli sui cookie e sulle finalità di elaborazione, nonché la possibilità di revocarli in qualsiasi momento, sono riportati di seguito nel Cookie Manager e nella nostra Informativa sulla privacy.
Utilizar o La Quotidienne de Bruxelles com publicidade personalizada, rastreio de anúncios, análise de utilização e conteúdo multimédia externo. Detalhes sobre cookies e fins de processamento, bem como a sua opção de revogação em qualquer altura, podem ser encontrados abaixo, no Gestor de Cookies, bem como na nossa Política de Privacidade.
Dans leurs mots comme dans le drapeau pirate tiré du manga "One Piece" qui leur sert de signe de ralliement, les manifestants malgaches de la Gen Z à Antananarivo revendiquent l'influence du "vent de changement" notamment venu du Népal dans la contestation qui embrase l'île.
Taille du texte:
Trois participants aux manifestations, qui ont tué au moins 22 personnes depuis jeudi selon l'ONU, racontent à l'AFP comment la révolte à Katmandou - ayant poussé le Premier ministre népalais à la démission - les a fait sortir d'une forme de résignation.
Âgés de trente ans au plus, ils s'expriment tous sous couvert d'anonymat par peur de représailles. L'île de l'océan Indien est classée 113e sur 180 au classement de la liberté de la presse de Reporters Sans Frontières.
"On a été terrorisés par la peur pendant plusieurs années et encore maintenant", témoigne sous pseudonyme Meva, une ingénieure agronome de trente ans. "En tant que millennial, je suis quelque part un peu en colère contre moi-même parce que pendant des années j'ai vu ce qu'il s'est passé et je n'ai rien fait".
"Ca faisait longtemps que je voulais faire partie d'un mouvement mais j'avais peur pour ma sécurité", explique un étudiant de 28 ans, qui ne souhaite pas qu'apparaisse son identité. Ce membre actif du mouvement Gen Z dénonce la "volonté de tout contrôler" de ce "régime répressif".
"On s'est donné des excuses pendant des années, on s'est dit OK, on est pauvre, c'est pas forcément si important", témoigne un entrepreneur de 28 ans, ayant rejoint le mouvement en cours de route.
"En plus des droits humains, le sujet aussi derrière, c'est la corruption qui gangrène le pays", insiste comme tant de manifestants celui qui se présente sous le pseudo de Luffy, le personnage principal du manga et anime japonais "One Piece".
- "C'est notre tour" -
"La population malgache s'est principalement dit qu'il n'y avait plus de solution, qu'il fallait juste accepter notre sort. Et quand on a vu que le Népal s'est soulevé, on s'est dit qu'en fait c'était possible, que ce n'était pas la fin, qu'on avait une chance", analyse Meva, avant de lancer "c'est notre tour".
En 2022, 75% de la population de Madagascar vivait sous le seuil de pauvreté de 4.000 ariary par personne et par jour --soit moins de 80 centimes d'euros au cours actuel-- d'après la Banque mondiale.
"J'ai vu ce qu'il s'est passé au Sri Lanka d'abord en 2021 et puis après il y a eu l'Indonésie, le Bangladesh et après le Népal", se remémore l'étudiant de 28 ans. "One Piece est devenu le symbole de la libération quoi", résume-t-il.
L'île a des liens privilégiés avec l'Asie. La population malgache a des ascendances en partie asiatiques, le malagasy est une langue austronésienne comme l'indonésien, et Jakarta est une destination prisée des jeunes Malgaches pour leurs études supérieures.
Le limogeage du gouvernement, y compris de l'indéboulonnable Premier ministre Christian Ntsay, particulièrement critiqué et nommé à ce poste depuis 2018 --sous le précédent président-- n'est pas suffisant selon Meva.
"L’annonce du Président, je l’ai prise comme une tentative de nous amadouer et surtout de nous diviser. Ils essaient de nous faire croire que c'est le gouvernement le problème, que c'étaient les ministres qui étaient la source de la corruption", accuse-t-elle.
Signe du caractère endémique de ce phénomène, Madagascar est classé 140e sur 180 pays dans l'indice de perception de la corruption de Transparency International.
Luffy imagine déjà la suite et, pour lui, la démission du président Andry Rajoelina "n'est pas forcément la seule composante de la solution".
"On doit aussi réfléchir à qui va diriger, quelle structure va être mise en place. Est-ce qu'on se va se référer à la Constitution ?", s'interroge-t-il. "Et dans ce cas, la solution est mauvaise puisque le président du Sénat (qui assurerait l'interim du président, ndlr) est corrompu ... ? C'est tout un tas de questions qui s'ouvrent."