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La Quotidienne de Bruxelles - Affaire Evaëlle: l'heure du jugement pour l'enseignante accusée de harcèlement
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Le tribunal correctionnel de Pontoise (Val-d'Oise) rend jeudi sa décision concernant l'enseignante d'Evaëlle jugée en mars pour le harcèlement de trois anciens élèves dont la pré-adolescente, qui s'est suicidée en juin 2019 à l'âge de 11 ans.
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Dans ses réquisitions le 11 mars, au terme de deux jours d'audience, la procureure avait requis 18 mois de prison avec sursis et une interdiction définitive d'enseigner à l'encontre de cette femme de 62 ans.
L'ancienne enseignante était dans une position de "toute puissance" et avait un "contact assez rude avec les élèves", avait décrit le ministère public.
Dans sa relation avec Evaëlle, elle "la jette en pâture au collectif, la fait pleurer". Son "harcèlement est le déclencheur et catalyseur du harcèlement des mineurs", a affirmé la procureure. Deux d'entre eux seront jugés devant le tribunal des enfants avant la fin de l'année.
L'enquête n'avait pas permis de "déterminer les éléments précis ayant conduit à son décès" car la pré-adolescente avait été confrontée à de nombreuses difficultés, notamment relationnelles, les jours précédant son décès, a estimé la juge d'instruction.
L'arrivée en 6e au collège Isabelle-Autissier d'Herblay dans le Val-d'Oise avait été éprouvante pour l'adolescente, bouc émissaire de camarades qui l'insultent et la violentent.
Dès septembre 2018, elle avait également fait face à des tensions avec sa professeure de français autour de la mise en place d'un protocole médical relatif à des problèmes de dos.
- "Pire journée" -
Un portrait très contrasté de l'enseignante aux 30 années d'expérience sans accroc a été brossé par ses anciens collègues. "Autoritaire et cassante" d'un côté, "bienveillante et aidante" de l'autre. Pour l'une des victimes, elle avait "ses chouchous et ses cibles".
Face au tribunal, elle a exprimé peu de regrets sur sa pratique professionnelle.
Confrontée à une kyrielle de témoignages relatant des humiliations sur des élèves - "tu es bête, tu vas finir SDF", "on peut pas être bête à ce point, tu n'as pas de cerveau" - l'ancienne enseignante a contesté plusieurs insultes et admis certaines paroles.
"Oui, ça m'arrivait de crier, de dire ça dans des moments", a-t-elle reconnu, estimant qu'elle était "exigeante", "à l'écoute" et déterminée à "aider ses élèves".
"Je n'ai pas humilié Evaëlle", a-t-elle affirmé à plusieurs reprises, très marquée par le fait d'avoir été initialement mise en cause pour le décès de l'adolescente.
"J'ai dû lui dire: +Arrête de pleurer+, phrase idiote à dire. Je ne voulais pas qu'elle pleure, ce n'était pas l'enjeu", a expliqué l'enseignante au sujet d'heures de vie de classe litigieuses.
Durant une session consacrée au harcèlement scolaire, l'enseignante avait demandé aux élèves d'exprimer leurs reproches à Evaëlle qui devait ensuite s'expliquer. Face à ses pleurs, l'enseignante s'était énervée et lui avait intimé de répondre aux questions, d'après les récits des élèves.
"Ce n'était pas dans le but de la mettre en difficulté mais essayer de régler ce problème relationnel dans la classe", s'est justifiée la prévenue.
Mais pour Evaëlle, comme elle le raconte à sa mère, "c'était la pire journée de toute ma vie".
Evaëlle change de collège, elle va d'abord mieux mais est rattrapée par des difficultés, notamment avec un camarade.
"Elle n'a pas eu le temps de travailler" le harcèlement subi dans son précédent collège, a estimé son père. "Elle n'a trouvé qu'une solution pour s'échapper".
Le 21 juin 2019, Evaëlle se pend à son lit, à 11 ans.
Les parents ont dénoncé aussi bien l'inertie de l'Education nationale - contre laquelle il n'y aura aucune poursuite pénale à la suite d'une indemnisation - que le manque d'investigations des autorités, une première plainte ayant été classée alors qu'Evaëlle était encore vivante.
"On a alerté tous ceux qu'on pouvait en tant que parents d'élèves", a insisté sa mère.
Le suicide d'Evaëlle, "c'est le drame de toute l'institution scolaire" avait reconnu l'ancien principal du collège. A l'époque, un harcèlement émanant d'un professeur lui était inimaginable et il avait fait bloc derrière l'enseignante.
Depuis une loi de mars 2022, le harcèlement scolaire est reconnu comme un délit.