La Bourse de Paris a terminé en baisse de 0,58% jeudi, à l'issue d'une séance marquée par les indices d'activité en zone euro et les inquiétudes du marché quant à la trajectoire du déficit public américain.
L'indice vedette CAC 40 a perdu 46,05 points pour s'établir à 7.864,44 points à la clôture. La veille, il avait perdu 0,40%.
"La séance a débuté avec des PMI en zone euro plutôt mixte", a commenté Marine Mazet, stratégiste taux chez Nomura.
Baromètre de l'activité économique du secteur privé, l'indice PMI Flash pour la zone euro en mai s'est contracté pour la première fois depuis cinq mois, plombée par la faiblesse du secteur des services.
"Cette composante service a surpris à la baisse", mais c'est un soulagement pour les investisseurs puisque c'est "l'inflation sur les services qui a fait peur à la Banque centrale (BCE) pendant très longtemps", explique Marine Mazet.
"C'est sur cette composante de l'indice que l'on peut voir les prémices d'un ralentissement économique", qui alimente les espoirs d'un desserrement des taux d'intérêt de la BCE, a poursuivi la stratégiste.
Ainsi, sur le marché obligataire européen, le rendement des obligations allemandes à 10 ans restait stable, à 2,64% jeudi, au même niveau que la veille à la clôture, malgré un environnement de marché tendu en raison des inquiétudes sur le déficit des Etats-Unis. Son équivalent français était à 3,32%, contre 3,31% mercredi.
"Le projet de loi budgétaire aux Etats-Unis remet la lumière sur le risque fiscal" et les sujets de déficit public des Etats, a expliqué Marine Mazet.
Dans le détail, la Chambre américaine des représentants a adopté jeudi le mégaprojet de loi budgétaire voulu par Donald Trump, qui espère concrétiser certaines promesses phares de campagne comme la prolongation de gigantesques crédits d'impôt de son premier mandat.
Selon différents analystes indépendants, le texte pourrait accroître le déficit de l'Etat fédéral de 2.000 milliards à 4.000 milliards de dollars sur la prochaine décennie.
Le taux d'intérêt de l'emprunt américain à échéance trente ans s'est hissé en séance jusqu'à 5,15%, atteignant des niveaux comparables à ceux connus au début de la crise financière de 2007. Vers 16H45 GMT, il s'établissait à 5,06%, contre 5,09% la veille en clôture.
Elior recherché
Le groupe de restauration collective Elior a terminé en hausse de 3,84% à 2,81 euros l'action, affichant la meilleure progression de la séance sur l'indice élargi SBF 120.
Le titre était recherché après que le groupe a annoncé avoir dégagé un bénéfice net de 43 millions d'euros entre octobre et mars, contre un million d'euros un an plus tôt.
Elior a toutefois révisé à la baisse son objectif de croissance organique du chiffre d'affaires.
T.Lambrecht--LCdB