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Boucles d'oreille et tatouages inuits bien en évidence, Ujammiugaq Engell, comme beaucoup d'autres Groenlandais, affiche fièrement une identité culturelle récemment retrouvée et que les visées expansionnistes de Donald Trump n'ont fait que galvaniser.
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"Je suis beaucoup de tout. Je porte avec fierté mon héritage groenlandais et mon héritage danois", confie la jeune femme, née il y a une trentaine d'années d'un couple binational et qui, après des études à Copenhague, est revenue vivre à Nuuk, la capitale du Groenland, où elle est conservatrice de musée.
Langue marginalisée, tatouages traditionnels de facto bannis, stérilisations forcées, enfants retirés de force à leurs familles... en trois siècles de présence sur l'île, le Danemark a mené une politique d'assimilation qui a laissé des taches dans sa conscience nationale et beaucoup d'amertume dans son ex-colonie.
Les bras d'Ujammiugaq Engell sont parcourus d'une multitude de points alignés qui, explique cette historienne de formation, symbolisent des orifices censés laisser circuler les esprits.
"Toutes les femmes portaient autrefois (des tatouages), puis ils ont disparu avec l'histoire coloniale et l'influence du christianisme", relate-t-elle. "Il y a environ dix ans, ils ont commencé à réintégrer notre culture."
- Ni danois ni américains -
Le calendrier à suivre pour accéder à l'indépendance, horizon soutenu par tous les principaux partis, est l'un des enjeux des législatives qui se tiendront mardi dans le territoire arctique.
En amont du scrutin, les déclarations du président américain Donald Trump qui martèle vouloir faire main basse sur le Groenland, sans exclure la force, ont piqué au vif l'orgueil des habitants.
"Cela joue beaucoup dans la manière dont nous commençons à comprendre notre propre importance et notre propre identité nationale", affirme Ujammiugaq Engell.
Professeur d'histoire culturelle à l'université du Groenland, Ebbe Volquardsen dit observer depuis environ cinq ans une "décolonisation mentale" chez les Groenlandais.
"Une décolonisation mentale est un processus (...) où vous essayez de prendre conscience des schémas de pensée coloniaux que vous avez intériorisés dans votre pensée, et votre façon de vous percevoir et de percevoir votre propre culture. Et, dans une seconde étape, essayer de désapprendre ces schémas", décrypte-t-il.
"Nous voyons beaucoup de réappropriation culturelle, où les Groenlandais commencent à valoriser des techniques culturelles qui ont été discréditées par le pouvoir colonial et par l'église (...) comme l'artisanat, la danse au tambour, le kayak et des choses comme ça", ajoute-t-il.
A Nuuk, nombreux sont ceux qui disent vouloir n'être ni danois ni américains, mais groenlandais.
"Nous devons nous battre pour notre culture parce que le Danemark nous l'a enlevée", témoigne Liv Aurora Jensen, candidate du parti Inuit Ataqatigiit (IA, gauche écologiste), une des deux composantes de la coalition sortante.
"Nous sommes contraints de penser comme des Danois, de nous habiller comme des Danois, de manger comme des Danois. Et je veux retrouver notre culture", insiste-t-elle.
- Fuite des cerveaux -
Le Groenland est aujourd'hui une terre d'émigration. Depuis trois décennies, le solde net des départs est de 300 à 400 personnes chaque année, un facteur qui devrait contribuer à ramener la population à moins de 50.000 habitants vers 2040, selon l'institut groenlandais de statistique.
Il est trop tôt pour dire si le renouveau du débat sur l'indépendance permettra d'inverser la tendance, mais ces exils sont une perte de compétences préjudiciable à la construction d'un nouvel Etat.
De nombreux étudiants, en particulier, partent faire leurs études supérieures ailleurs, principalement au Danemark. Beaucoup ne reviennent pas.
Son diplôme d'architecture tout juste décroché à l'université danoise d'Aarhus, Sika Filemonsen, assure, elle, qu'elle rentrera à Nuuk cet été.
"En grandissant au Groenland, on nous a toujours dit de faire des études pour pouvoir contribuer à la société, que les personnes éduquées sont précisément ce dont le pays a besoin, en particulier les Groenlandais", dit-elle.
"C'est une des principales raisons pour lesquelles j'ai voulu poursuivre des études: pour être en mesure d'aider à façonner le pays et de jouer un rôle dans son avenir."