Zelensky propose un sommet trilatéral avec Trump et Poutine / Photo: Drew ANGERER, SAUL LOEB, Alexander NEMENOV - AFP/Archives
Volodymyr Zelensky a proposé une rencontre trilatérale avec les présidents américain Donald Trump et russe Vladimir Poutine pour faire avancer les discussions de paix après plus de trois ans d'invasion russe de l'Ukraine, qui a lancé pendant la nuit une importante attaque de drones contre la Russie.
Le président russe avait rejeté l'appel de M. Zelensky, qui l'avait sommé à se rencontrer en Turquie à la mi-mai, et le Kremlin a déclaré qu'une telle rencontre n'aurait lieu qu'après la conclusion d'un "accord".
"Nous sommes prêts au format Trump-Poutine-moi", a de son côté lancé mardi Volodymyr Zelensky lors d'une conférence de presse sous embargo jusqu'à mercredi matin.
"Si Poutine n'est pas à l'aise avec une réunion bilatérale, ou si tout le monde souhaite une réunion trilatérale, cela ne me dérange pas. Je suis prêt à tout format", a-t-il ajouté.
M. Zelensky est arrivé à Berlin mercredi pour rencontrer le nouveau chancelier Friedrich Merz, un de ses plus fervents soutiens, au moment où Washington durcit le ton face à la poursuite des bombardements russes de l'Ukraine.
Les deux dirigeants doivent donner une conférence de presse vers 13H30 (11H30 GMT).
Le président américain a exprimé sa frustration envers Vladimir Poutine et Volodymyr Zelensky, qu'il juge trop lents à trouver un accord pour mettre fin aux combats.
Après avoir déjà estimé dimanche que Vladimir Poutine était "devenu complètement fou", Donald Trump s'est à nouveau agacé mardi.
"Ce que Vladimir Poutine ne réalise pas c'est que sans moi, la Russie subirait beaucoup de très mauvaises choses, et je veux dire, TRES MAUVAISES. Il joue avec le feu!", a-t-il écrit sur son réseau Truth Social.
- Vaste attaque de drones contre la Russie -
Pire conflit armé en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale, l'invasion russe de l'Ukraine a débuté en février 2022 et déjà fait au total des dizaines, voire des centaines de milliers de morts.
La Russie, qui occupe environ 20% du territoire ukrainien, a subi dans la nuit de mardi à mercredi une des plus importantes attaques aériennes depuis le début de la guerre, impliquant près de 300 drones ukrainiens.
Cette attaque a notamment visé Moscou et perturbé le trafic de plusieurs aéroports, sans cependant causer de dégâts majeurs. Elle est survenue après des bombardements russes sans précédent de l'Ukraine, qui ont fait au moins 13 morts pendant le week-end.
Le ministère russe de la Défense a annoncé sur Telegram que sa défense anti-aérienne avait "détruit et intercepté 296 drones ukrainiens" entre 18H00 GMT mardi et 04H00 GMT mercredi.
Le président ukrainien a par ailleurs exhorté Washington à imposer de nouvelles sanctions contre la Russie, qui a rejeté jusqu'à présent l'idée d'un cessez-le-feu de 30 jours proposée par les Etats-Unis et soutenue par Kiev.
"Nous attendons des sanctions des Etats-Unis", surtout contre "le secteur énergétique et le système bancaire" russes, a déclaré M. Zelensky. Selon des médias américains, Donald Trump pourrait en annoncer de nouvelles dès cette semaine.
- 50.000 soldats russes -
Selon le président ukrainien, Kiev n'a pas encore reçu de Moscou le "mémorandum" évoqué la semaine dernière par la Russie et censé exposer les conditions russes pour un accord de paix durable.
"Nous lirons leurs propositions et nous y répondrons certainement" une fois qu'on les aura reçues, a-t-il dit.
La diplomatie russe avait dit qu'elle transmettrait ce document à Kiev une fois finalisé le vaste échange de prisonniers, qui a eu lieu le week-end dernier.
Volodymyr Zelensky a par ailleurs affirmé que Moscou massait plus de 50.000 soldats près de la région ukrainienne de Soumy (nord-est), en vue d'une possible offensive contre ce territoire frontalier où Moscou dit vouloir créer "une zone tampon" pour prévenir des incursions de Kiev.
"Actuellement, ils massent des troupes dans la direction de Soumy. Plus de 50.000", a-t-il déclaré.
La Russie veut "repousser nos troupes de (sa) région de Koursk" située en face, de l'autre côté de la frontière, "et préparer une offensive sur celle de Soumy", a-t-il souligné tout en assurant que les troupes ukrainiennes allaient "rester" à Koursk "au moins" jusqu'à une trêve durable.
L'armée ukrainienne avait lancé en août dernier une offensive surprise dans la région russe de Koursk mais a perdu depuis la quasi-totalité du territoire qu'elle contrôlait.
P.Verhoeven--LCdB