Ligue 1: Chevalier doit encore convaincre au PSG, sous les yeux de Donnarumma / Photo: FRANCK FIFE - AFP/Archives
Le nouveau gardien du Paris SG Lucas Chevalier a l'occasion, vendredi contre Angers (20h45), de commencer à convaincre le Parc des Princes, alors que le taulier de la saison dernière, Gianluigi Donnarumma, est toujours au club.
L'Italien, qui n'était pas dans le groupe des deux premières rencontres de la saison, est d'ailleurs réapparu à l'entraînement jeudi au Campus PSG de Poissy, participant sous les yeux de la presse au premier exercice de passes dans le rond central - et non à l'échauffement des gardiens.
Donnarumma, l'un des héros de la campagne victorieuse de Ligue des champions, n'a toujours pas retrouvé de club après l'échec cet été de sa prolongation, à un an de la fin de son contrat dans la capitale.
C'est devant sa télévision que le grand échalas a observé ses coéquipiers remporter la Supercoupe d'Europe contre Tottenham aux tirs aux buts, le 13 août, puis gagner sans éclat à Nantes dimanche dernier (1-0) pour la reprise de la Ligue 1.
Il a sans doute scruté son successeur Lucas Chevalier, transféré depuis Lille. Chevalier était couvé du regard depuis plusieurs mois par la direction sportive parisienne, qui avait parallèlement lancé des négociations de prolongation avec Donnarumma.
- Une erreur et un arrêt décisif -
Mais le club "cherchait un profil différent" et n'a pas cherché à tout prix à répondre aux exigences du portier de la sélection italienne, a assuré Luis Enrique le 12 août. Avant de compléter jeudi en conférence de presse: "Ce sont des décisions toujours difficiles à prendre, je n'ai pas eu de problème à la prendre. (...) Je peux comprendre les critiques, mais je dois dire qu'on est calmes, tranquilles, on sait où on veut aller, c'est la chose la plus importante".
Peut-on en dire autant de Lucas Chevalier lui-même? Pour un joueur de 23 ans qui jouait le podium de Ligue 1 il y a encore quelques mois, la pression est grande chez les champions d'Europe, et il faudra du caractère pour briller devant ses nouveaux fans vendredi.
Ses performances contre Tottenham et Nantes étaient solides mais appellent confirmation. Un arrêt manqué lors du deuxième but des Anglais a fait planer des doutes, mais Chevalier s'est bien rattrapé en séance de tirs aux buts avec un arrêt au meilleur des moments pour offrir la Supercoupe au club.
- "Leadership" -
Son capitaine Marquinhos observe: "Il vient d’arriver et c’était le moment pour lui de s'affirmer. C’est le PSG, c’est comme ça. Mais il a aussi connu (la pression) dans une moindre mesure à Lille, et le même genre de pression avec la sélection. On est contents de l’avoir avec nous".
Son jeu au pied a été ostensiblement salué par Luis Enrique à l'occasion d'une relance aérienne précise vers les ailes, contre Nantes. L'entraîneur a détaillé ce qu'il attendait de Lucas Chevalier: "Nous voulons un joueur qui a de la continuité, qui peut générer une supériorité, qui peut prendre les bonnes décisions en fonction de la façon de presser des adversaires, et d'où se trouvent les solutions avec le ballon".
Le coach souhaite aussi "sans le ballon une couverture de la ligne défensive, évidemment du jeu aérien et toutes les situations habituelles pour un gardien de but". Mais, et Donnarumma appréciera, c'est au niveau mental que Luis Enrique voit aussi une potentielle plus-value: "Nous demandons à nos joueurs de faire preuve de leadership sur le plan mental, bien sûr. Un gardien de but est un joueur qui voit l'ensemble du terrain, qui voit tous les joueurs, donc en général, il voit ce qui se passe sur le terrain."
Vendredi soir, Lucas Chevalier devrait donc contribuer à lancer ses coéquipiers à l'assaut du but angevin, mais il faudra être vigilant et bondissant sur les contre-attaques qui ne devraient pas manquer de survenir.
O.Dupont--LCdB