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Des studios ayant pignon sur rue et très peu de sexe virtuel: loin des sordides accusations de l'affaire Tate, la florissante industrie roumaine du videochat érotique défend le travail des camgirls.
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L'arrestation fin décembre à Bucarest pour proxénétisme des frères américano-britanniques, accusés d'avoir forcé des filles à des activités sexuelles en ligne, a soudainement placé cette industrie discrète sous les projecteurs.
Dans le milieu, personne ne connaissait les deux trentenaires.
"Ils n'ont jamais participé aux événements du secteur", réagit Maria Boroghina, ex-modèle à succès devenue la responsable de Beststudios, l'une des plus grosses entreprises de Roumanie avec 160 inscrites.
Des informaticiens s'affairent derrière une longue rangée d'ordinateurs. Plus loin, l'espace maquillage fourmille de jeunes femmes apprêtées, alors que des photographes préparent une séance pour mettre à jour leurs profils.
- 8.000 euros par mois -
Tout autour, des dizaines de chambres au décor intimiste équipées de matériel vidéo, avec de grands lits recouverts de draps en soie et de coussins.
Huit heures par jour, les camgirls y échangent en privé avec des clients, qui déboursent entre deux et dix dollars par minute.
Au final, leurs revenus peuvent atteindre 8.000 euros nets par mois voire beaucoup plus, alors que le salaire moyen plafonne à 800 euros dans ce pays d'Europe orientale.
Partager un repas par écran interposé, dormir "ensemble", servir de confidentes: celles qui sont recrutées suivent une formation pour "gagner de l'argent en gardant leurs vêtements le plus longtemps possible", poursuit la quadragénaire. "Les contenus sexuellement explicites "ne représentent que 5% du travail".
Pour des raisons de sécurité, les interlocuteurs sont uniquement situés à l'étranger et des zones géographiques peuvent être bloquées sur demande des employées, que l'AFP n'a pas pu interroger.
D'une activité de niche dans les années 2000, le videochat roumain s'est imposé sur les ruines de l'industrie pornographique, tuée par la gratuité d'internet, comme une référence mondiale - aux côtés de la Colombie et de la Russie.
"Il pèse pour 40% du marché dans le monde", estime Anastasia, 33 ans, qui travaille au sein de la direction d'un autre studio, "Models4Models". Elle a préféré taire son patronyme.
Dans un pays réputé pour la vitesse de la connexion internet, on compte plus de 500 studios et des milliers d'emplois, selon des professionnelles du secteur. Aucune donnée officielle n'est cependant disponible.
- "Pas de mauvaise pub" -
Certains profitent de l'explosion de la demande - surtout avec les confinements liés à la pandémie de Covid-19 - pour piéger des jeunes femmes, à l'instar de ce qui est reproché à l'influenceur Andrew Tate et à son frère Tristan. Les deux hommes nient les allégations.
Dans une vidéo d'août 2022 disponible sur YouTube, l'ancien kick-boxeur explique avoir amassé des millions en se lançant dans le "webcam business", se définissant comme "un proxénète dans un sens positif".
Au-delà de la Roumanie, de plus en plus de victimes du trafic d'êtres humains "sont recrutées à travers le monde pour travailler derrière un écran", note Fabrizio Sarrica, expert de l'Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC).
"C'est très lucratif" pour les criminels "qui ont ainsi accès à un grand nombre de clients" et peuvent "rediffuser les images à l'infini".
Dans les studios roumains, on assure que l'affaire Tate est un cas isolé.
"Tout le monde est sous contrat, les filles ont des horaires à respecter et sont payées en droit d'auteurs", explique Maria Boroghina.
Petit à petit, les mentalités évoluent, se félicite Ruxandra Tataru, organisatrice du Bucharest Summit, un salon annuel dédié au videochat qui rassemble plus de 3.000 participants.
La popularité du réseau social TikTok, où des camgirls vont se faire connaître en expliquant leur métier, "a notamment contribué à transformer le regard sur une activité trop souvent stigmatisée", observe-t-elle.
Si certains craignent les retombées négatives du récent scandale, Maria Boroghina y voit l'occasion de pousser la classe politique à mieux encadrer les pratiques d'une profession à part entière mais encore dépourvue de statut fiscal.
"Il n'y a pas de mauvaise publicité. C'est l'occasion de faire de la pédagogie!", sourit-elle.