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Le spectre de la fournaise de l'été 2022 rôde: la canicule de juin a laissé des traces dans les Alpes où la neige manque déjà, affectant des glaciers eux-mêmes en sursis et les refuges qui en dépendent.
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"Tout a séché", constate Noémie Dagan, gardienne du refuge de la Selle, à 2.673 mètres d'altitude dans les Ecrins, un grand massif minéral niché entre l'Isère et les Hautes-Alpes, dominé par deux majestueux pics de plus de 4.000 m.
Le névé qui fournit habituellement en eau son refuge de 60 places a déjà "un peu l'allure de ce qu'on devrait avoir fin juillet, début août. On a quasiment un mois d'avance sur la fonte de la neige", se désole-t-elle.
Or, le refuge, dépourvu de citerne, fonctionne à flux tendu. Si l'eau vient à manquer, il est contraint de fermer: cela s'est déjà produit une première fois à la mi-août 2023.
Noémie Dagan espère s'en sortir cette année avec ses deux autres captages dont un "de secours", un kilomètre de tuyaux de plastique mis en place au prix de gros efforts humains pour prélever l'eau d'un glacier proche du pic de la Grave.
La Société des touristes du Dauphiné, propriétaire du refuge, réfléchit à des solutions plus pérennes mais manque de moyens, souligne-t-elle.
Exerçant son métier depuis une quinzaine d'années, Noémie Dagan dit avoir vu "les glaciers et la haute montagne se métamorphoser". Or, "les glaciers sont nos châteaux d'eau (...). Je pense qu'on est vraiment des sortes de sentinelles qui avons vue sur les impacts à venir", souligne-t-elle.
- Pomper l'eau -
Thomas Boillot, guide de haute montagne fréquentant de longue date les Ecrins, n'aurait jamais pensé voir apparaître des problèmes d'eau dans les refuges: "Ça ne nous avait jamais traversé l'esprit", relate-t-il.
Et pourtant les cas se multiplient "et il y en aura certainement d'autres", énumère-t-il. Certains névés, jadis éternels, fondent en été, les précipitations se raréfient et les glaciers changent de forme à mesure qu'ils fondent, désorganisant l'approvisionnement des refuges.
Là où l'eau arrivait auparavant "par gravité" grâce aux réserves de neige et de glace en amont, elle devra à l'avenir être pompée en contrebas, explique-t-il.
Les scientifiques estiment que le changement climatique est presque deux fois plus important dans les Alpes qu'au niveau mondial et qu'il n'y aura plus ou presque plus de glaciers en France d’ici 2100.
- L'oeil des Bossons -
L'année 2025 s'annonce également périlleuse pour les 1.400 glaciers suisses où la neige et la glace accumulées ont fondu cinq à six semaines plus tôt que d'habitude, selon les autorités.
Xavier Cailhol, doctorant en sciences de l'environnement et guide de haute montagne, revient pour sa part tout juste du massif du Mont-Blanc, où il a lui aussi été témoin de l'impact "brutal" de la canicule.
"J'ai commencé le mois de juin en faisant un Mont-Blanc à ski avec 40 cm de poudreuse. Et je l'ai fini sur des glaciers complètement à vif, même jusqu'à l'aiguille du Midi, donc jusqu'à 3.700 m d'altitude", dit-il, rappelant que la couche de neige protège la glace en renvoyant les rayons du soleil.
"Au-dessus de 3.200 mètres d'altitude, c'est plus sec que ce qu'on n'a jamais vu, y compris 2022. Donc oui, c'est quand même assez inquiétant pour la suite de l'été", témoigne M. Cailhol.
Il en veut pour preuve l'accélération de la fonte du glacier des Bossons, une gigantesque langue de glace dominant la vallée avant l'entrée de Chamonix.
Cela a commencé par l'apparition d'une "tache de cailloux au début, qui maintenant est devenue un gros œil de cailloux, et qui accélère justement encore la fonte à cet endroit-là", en raison de sa couleur sombre, qui absorbe plus la chaleur.
Contrairement à celui de la Mer de Glace, autre symbole d'un monde en péril, le glacier des Bossons est bien visible depuis le centre de Chamonix et sa fonte en fait "forcément un emblème" de ce qui se passe sur les autres glaciers, avertit-il.