La Bourse de New York a terminé en ordre dispersé mercredi, quelque peu minée par la publication d'un indicateur sur l'emploi privé bien pire qu'attendu, les investisseurs espérant toutefois voir la banque centrale américaine (Fed) baisser ses taux en raison de ces données.
Le Dow Jones a perdu 0,22%, l'indice Nasdaq a pris 0,32% et l'indice élargi S&P 500 a terminé proche de l'équilibre (+0,01%).
Le marché "continue de fonctionner avec un air de résilience malgré la pression à la vente", ont résumé les analystes de Briefing.com.
En début de séance, la place américaine a accueilli des chiffres nettement moins bons qu'attendu sur les créations d'emplois dans le secteur privé aux Etats-Unis. Elles ont atteint en mai leur plus faible niveau depuis mars 2023, selon l'enquête mensuelle ADP/Stanford Lab.
Le mois dernier, 37.000 emplois ont été créés dans ce secteur, contre 60.000 en avril, alors que les analystes attendaient au contraire 110.000 créations d'emplois, d'après le consensus publié par MarketWatch.
Mais "l'idée que la Fed réagisse rapidement aux signes d'affaiblissement de l'économie a joué un rôle de soutien" sur une partie du marché boursier, estiment les analystes de Briefing.com.
Le président américain Donald Trump a en effet appelé le président de la Réserve fédérale (Fed) Jerome Powell à baisser les taux de l'institution "maintenant", tout en jugeant "incompréhensible" le statu quo de la Fed alors que d'autres banques centrales tendent à diminuer les leurs.
Par ailleurs, l'activité économique a "légèrement reculé" dans l'ensemble aux Etats-Unis, le trouble autour des droits de douane poussant entreprises et ménages à faire plus attention à leurs finances, selon une enquête de la Fed publiée mercredi.
"Les perspectives sont légèrement pessimistes, les entreprises étant dans l'expectative (...) la croissance dans les mois à venir sera probablement modérée", a souligné Jeffrey Roach, analyste de LPL Financial.
D'autres données sur le marché du travail aux Etats-Unis doivent être publiées dans les prochains jours, en particulier vendredi, avec le rapport sur l'emploi non agricole.
Dans ce contexte, sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d'État américains à 10 ans se détendait nettement à 4,35% vers 20H15 GMT, contre 4,45% mardi en clôture.
Selon Peter Cardillo, analyste de Spartan Capital Securities, le marché a aussi profité des derniers commentaires de Donald Trump, qui a décrit le président chinois Xi Jiping comme "TRÈS DUR" en affaires.
"Le marché a peut-être interprété cela comme étant positif dans le sens où il y aurait probablement un accord à l'horizon, (...) si cela se produit, cela pourrait signifier que nous approchons de la fin de la guerre commerciale", a commenté Peter Cardillo.
Au tableau des valeurs, le secteur de l'énergie a pâti de la baisse des prix du pétrole, à l'image d'Exxon Mobil (-1,45%), de Chevron (-1,54%) ou ConocoPhilips (-2,23%).
La chaîne de magasins d'articles à bas prix Dollar Tree a chuté de 8,37%, à 88,62 dollars, après avoir annoncé que son bénéfice net par action du deuxième trimestre pourrait plonger de près de 50%, notamment à cause des hausses de prix liées aux droits de douane.
Le spécialiste de la cybersécurité CrowdStrike a perdu 5,77%, à 460,56 dollars, l'entreprise ayant prévenu que son chiffre d'affaires pour le trimestre en cours devrait être compris entre 1,14 et 1,15 milliard de dollars, en deçà des attentes.
Le constructeur automobile américain Ford a terminé dans le vert (+0,49% à 10,24 dollars) après une hausse en mai de plus de 16% sur un an de ses ventes aux Etats-Unis, profitant de ses remises.
Le groupe a décidé en avril d'accorder les prix remisés destinés à ses employés à l'ensemble de ses clients, en réaction aux droits de douane imposés sur les importations automobiles aux Etats-Unis.
O.Dupont--LCdB