Bruxelles voudrait parachever le réseau à grande vitesse européen d'ici 2040 / Photo: Christof STACHE - AFP
Agrandir et améliorer le réseau ferroviaire à grande vitesse, et encourager la production de carburants "durables" pour les avions et les navires: la Commission européenne a dévoilé mercredi deux plans en faveur des transports décarbonés.
Pour commencer, l'exécutif européen a présenté les grands axes d'un projet visant à parfaire l'Europe du train à grande vitesse, qui permettrait de relier entre elles les capitales européennes d'ici 2040, en complétant les lignes existantes et en créant de nouvelles.
Un passager pourrait ainsi rejoindre Berlin depuis Copenhague en 4 petites heures au lieu de 7 actuellement, ou Sofia depuis Athènes en seulement 6 heures contre 13h40 aujourd'hui. Et de nouvelles liaisons comme Paris-Lisbonne deviendraient possibles.
Pour y parvenir, la Commission prépare plusieurs séries de propositions.
Elle veut éliminer les obstacles encore nombreux aux déplacements transfrontaliers, notamment en harmonisant les systèmes de réservation de billets. Elle présentera une mesure en ce sens début 2026.
Elle aimerait aussi favoriser encore plus la concurrence pour faire baisser les prix du train.
Bruxelles compte en outre réunir les Etats, le secteur ferroviaire et les institutions financières pour planifier les investissements colossaux nécessaires: au moins 345 milliards d'euros d'ici 2040, et jusqu'à plus de 500 milliards d'ici 2050.
"Grâce à cet élan central visant à fédérer les efforts de tous les acteurs, l'Europe peut véritablement passer des actuels îlots de lignes à grande vitesse à un réseau transcontinental intégré", s'est réjouit Alberto Mazzola, directeur de la Communauté européenne du rail (CER), le principal lobby du secteur, qui voit dans ce plan "une première étape importante".
Les efforts d'intégration du rail en Europe ne vont pas de soi, comme l'ont montré récemment l'échec de la relance des trains de nuit Paris-Berlin ou les déboires en février du nouveau service Bruxelles-Venise, dont le trajet inaugural s'était arrêté à la frontière italienne.
Parallèlement, Bruxelles a adopté un plan visant à doper la production de carburants durables pour l'aviation et le transport maritime, grâce à la mobilisation de près de 3 milliards d'euros issus de fonds européens, afin d'aider ces secteurs à tenir leurs objectifs de décarbonation.
Il s'agit d'accélérer le passage de la démonstration scientifique à la production industrielle de ces carburants alternatifs, moins émetteurs de CO2 que le kérosène, en particulier les carburants synthétiques (e-fuels), fabriqués à l'aide d'électricité décarbonée.
Cette filière peine à décoller, notamment en raison des énormes investissements requis, évalués à 100 milliards d'euros dans l'UE d'ici 2035.
Pour l'ONG spécialisée Transport & Environnement, ce plan doit être mis en oeuvre rapidement "si l'Europe veut conserver son avancée technologique dans les carburants synthétiques".
C.Timmermans--LCdB